User talk:WikiFouf/Peck Building

Latest comment: 5 months ago by WikiFouf in topic NYT

Mémoire du Mile-End

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  • L’édifice Peck situé au 5505 boulevard Saint-Laurent est un témoin architectural du passé manufacturier ayant largement contribué au développement du quartier du Mile End. Au tournant du XXe siècle, l’industrie de la confection de vêtements pèse déjà lourd dans la répartition des emplois à Montréal. Elle est localisée dans de nombreux petits ateliers, en bonne partie le long du boulevard Saint-Laurent non loin du centre-ville. Certaines municipalités de banlieue de Montréal sont prêtes à offrir des exemptions de taxes foncières et des compensations avantageuses pour attirer l’industrie sur leur territoire. La ville espère ainsi augmenter sa population, car les ouvriers habitent d’habitude près de leur lieu de travail; les élus municipaux, qui sont souvent également marchands locaux et propriétaires fonciers, espèrent que les terrains vacants des environs augmentent en valeur.
  • Dans ce contexte, John W. Peck, président de la manufacture de chemises John W. Peck & Co., propose en 1902 au conseil de la ville de Saint-Louis de s’y installer en échange d’un bonus de 30 000 $. Au moment de cette offre, Peck est la deuxième manufacture de vêtements en importance à Montréal. Le projet comprend un bâtiment de quatre étages en brique, initialement prévu rue Elmire entre Saint-Hippolyte (Coloniale) et Cadieux (de Bullion), sur le site d’une ancienne carrière appartenant à la famille Beaubien. Les plans sont dressés par les architectes Joseph Perrault et Simon Lesage. Perrault réalisera par la suite d’autres usines dans la partie est de Saint-Louis, notamment la Phillips Electrical Works, avenue de Gaspé (1904) et les Pianos Craig, rue Saint-Viateur (1905); et dans l’ouest de la ville, des résidences cossues (dont la sienne, avenue du Parc, 1904).
  • Même après l’adoption d’une résolution du conseil municipal, les négociations entre la municipalité et l’entreprise durent plusieurs mois. Le contrat signé le 13 mai 1903 prévoit que Peck va construire un édifice de quatre étages au coût de 50 000 $, qui sera prêt au printemps 1904. Peck doit y employer 300 personnes et accorder la préférence d’embauche aux résidants de Ville Saint-Louis. En retour, la municipalité accorde un boni de 20 000 $ et un congé de taxes pendant 20 ans. Plutôt que sur Elmire, c’est sur un autre terrain des Beaubien plus proche de la gare du Mile End, délimité par le boulevard Saint-Laurent, la rue Saint-Dominique et la rue Lauretta (Saint-Viateur), que le projet se concrétise. Le chemin de fer aurait facilité l’expédition de la marchandise du siège social de Montréal vers les deux autres succursales de la compagnie situées à Winnipeg et Vancouver. Le projet final, différent du premier et plus grand, a également été conçu par les architectes Perrault et Lesage.
  • La manufacture de Peck prend rapidement de l’expansion. En 1906, 183 employés sur 300 habitent la ville de Saint-Louis. En 1909, c’est 236 résidents de cette banlieue qui travaillent chez Peck. Dès 1907, John W. Peck & Co. dépose une requête à la ville de Saint-Louis pour l’agrandissement du bâtiment, dans le but de porter le nombre d’employés à 800. De plus, l’entreprise s’engage à dépenser 75 000 $ pour la construction. Cette requête est conditionnelle à ce que l’exemption de taxes en vigueur depuis 1904 soit étendue à la nouvelle partie construite pendant les 17 années restantes. L’entreprise obtient la signature de 191 citoyens en appui à sa requête, une vingtaine de moins que la requête des opposants au projet déposée une semaine plus tard au conseil de la ville. Selon ses opposants, l’entreprise profite largement d’avantages financiers; l’argent public devrait servir à l’amélioration des infrastructures et des différents services de la municipalité plutôt qu’au bénéfice de cette manufacture de vêtements. Malgré cette opposition, l’agrandissement du bâtiment a lieu. Il s’agit de l’aile le long de la rue Saint-Dominique, enfin ouverte en 1913. La Chambre de commerce du district de Montréal l’inclut dans sa liste des plus grands chantiers de 1912 avec une valeur estimée à 135 000 $.
  • L’usine Peck contribue à conférer un caractère multiethnique à cette partie de Ville Saint-Louis : les recensements de 1911 et de 1921 révèlent que des dizaines d’immigrants récents, Italiens et surtout Juifs venus d’Europe centrale, se sont installés à proximité. Ils sont coupeurs d’habits, couturières, manutentionnaires et tailleurs. Les couturières canadiennes-françaises sont également nombreuses : la plupart du temps, il s’agit de jeunes femmes célibataires qui vivent encore chez leurs parents. Cette réalité ne va pas sans provoquer des frictions. La pétition de 1907 contre l’agrandissement alléguait que « la main d’œuvre employée par cette compagnie ne donne pas à la ville tous les avantages qu’elle anticipait. [Il faut plutôt attirer] des fabriques qui emploieront une autre classe d’employés. » L’année suivante la police de Ville Saint-Louis démantèle un « gang de jeunes Canadiens-français qui terrorisait la rue Saint-Laurent ». Ils sont notamment accusés d’avoir sauvagement battu des « Israélites » travaillant à la manufacture Peck.
  • En juillet 1916, une grève est déclenchée contre la John W. Peck & Co. par les employés syndiqués de l’Amalgamated Clothing Workers of America. Les 415 ouvriers protestent contre des réductions de salaire et le non respect de leur entente. De courte durée, cette grève porte ses fruits : les hausses de salaire sont accordées et les conditions de travail améliorées. Elle marque le début d’un mouvement d’une plus grande ampleur qui conduira à une grève généralisée dans l’industrie de la confection masculine l’année suivante. En 1925, 181 ouvriers de la John W. Peck & Co. font encore la grève en alléguant une violation des accords. Cette fois, les réfractaires seront tout simplement remplacés.
  • John W. Peck lui-même est décédé d’une maladie de cœur le 26 mai 1920, laissant dans le deuil sa femme, sa fille et ses quatre garçons. Dans la notice nécrologique parue le 27 mai 1920 dans le journal The Gazette, on y apprend qu’il est de confession anglicane. Le décès du président ne signifie pas pour autant la fin de sa compagnie qui demeure active dans la confection jusque dans les années 1950.
  • À partir des années 1930, l’édifice Peck est subdivisé entre plusieurs locataires. L’industrie du vêtement demeure dominante, mais on y retrouve des entrepôts et même un fabricant de pâtes alimentaires, Pastene. Rothstein Pants, bien connu dans les années d’après-guerre, a occupé les étages supérieurs de l’immeuble pendant plus de 45 ans. Entre 1964 et 1973, de nombreux édifices en béton de grande superficie sont construits aux environs de Peck : ils abritent des centaines de manufactures de confection de toutes tailles, ce qui fait de cette partie du Mile End — avec le secteur de la rue Chabanel dans le nord de Montréal — la capitale canadienne de l’industrie du vêtement, qui est alors le premier employeur à Montréal. De nouvelles générations d’immigrants, Grecs, Haïtiens, Italiens, Portugais, prennent la relève et renforcent le caractère multiethnique du Mile End.
  • Mais avec la mondialisation des années 1990, cette industrie va subir un déclin très rapide; les manufactures de vêtements ferment leurs portes les unes après les autres. D’autres entrepreneurs prennent la relève : des firmes d’architectes, des designers et des galeries d’art cohabitent avec les derniers ateliers de confection. Discreet Logic, un concepteur de logiciels d’animation pour l’industrie du cinéma, occupe le cinquième étage de 1993 à 1997, avant de déménager à Griffintown. L’espace est aussitôt repris par le concepteur français de jeux vidéo Ubisoft, qui y ouvre son premier bureau montréalais avec une cinquantaine d’employés au début. L’entreprise occupe maintenant la totalité de l’édifice Peck et loue plusieurs étages dans des édifices des environs. Tout comme J. W. Peck au début du XXe siècle, Ubisoft est devenu le premier employeur du Mile End. — Preceding unsigned comment added by WikiFouf (talkcontribs) 06:26, 31 March 2024 (UTC)Reply

La Presse

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  • L’édifice Peck, situé depuis 1904 au coin de Saint-Laurent et Saint-Viateur, symbolise bien les mutations du quartier. Pendant des générations, il a abrité des vagues successives d’immigrants, juifs, italiens, grecs et portugais, travaillant pour un maigre salaire dans ses manufactures de vêtements. Aujourd’hui, c’est le siège social canadien d’Ubisoft, avec sa faune multinationale de programmeurs, concepteurs et designers. — Preceding unsigned comment added by WikiFouf (talkcontribs) 19:06, 31 March 2024 (UTC)Reply
  • Après une longue réflexion, le groupe a prolongé jusqu'en 2023 son bail qui arrivait à échéance en 2013, a appris La Presse Affaires. Ubisoft et le propriétaire des lieux investiront par ailleurs «des millions» pour transformer l'immeuble de briques rouges du boulevard Saint-Laurent.
  • «Ça fait presque 24 mois qu'on est sur ce dossier-là, a indiqué Yannis Mallat, président-directeur général d'Ubisoft Montréal et Toronto. Ce n'est pas une décision qu'on prend à la légère. Quand on a 2100 employés, on ne peut pas se permettre de s'y prendre à la dernière minute, donc tout a été étudié, incluant (des bureaux) ailleurs que dans le quartier.»
  • Ubisoft a retenu les services de la firme immobilière Devencore NFK pour examiner tous les scénarios de déménagement possibles. Les premières recherches ont permis d'identifier des immeubles potentiels jusqu'en périphérie de Montréal.
  • «On a regardé des édifices dans le secteur Chabanel, des immeubles à Laval, aussi dans l'Est, au centre-ville, dans le Vieux-Montréal, sur Décarie, donc on a fait un bon survol de toutes sortes d'alternatives qui pouvaient être considérées», a expliqué en entrevue Jean Laurin, président de Devencore.
  • Au bout du compte, «une combinaison de facteurs» a incité Ubisoft à renouveler son bail dans l'édifice PECK, à l'angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue Saint-Viateur, a souligné M. Laurin.
  • Parmi les raisons qui ont pesé dans la balance, Yannis Mallat mentionne la qualité de vie du Mile End, inestimable pour les employés montréalais du géant français. Dans bien des cas, il s'agit de jeunes créatifs qui habitent les quartiers centraux de la métropole et n'auraient pas nécessairement souhaité parcourir des dizaines de kilomètres pour aller travailler.
  • «Il y a réellement un attachement émotif au building lui-même et au quartier, a dit M. Mallat. Il y a vraiment là un écosystème créatif, un écosystème de vie, et un équilibre parfait qui fait que le tissu créatif qu'on trouve à l'intérieur des murs trouve son écho à l'extérieur.»
  • Les mesures d'incitation offertes par le propriétaire du bâtiment - le fonds de placement immobilier Allied Properties - ont aussi amené Ubisoft à renouveler son bail. Le propriétaire s'est engagé à investir des millions de dollars, conjointement avec Ubisoft, pour remettre à niveau l'ancienne usine textile construite en 1903 et agrandie au milieu du siècle.
  • Dans un premier temps, les composantes mécaniques comme la plomberie et la climatisation seront modernisées. La deuxième phase visera à améliorer le design intérieur des bureaux qui totalisent 251 000 pieds carrés. «On va créer un environnement de travail qui inspire nos créateurs», a affirmé Yannis Mallat.
  • Les travaux devraient commencer très bientôt et s'étaler sur plusieurs mois, selon le dirigeant.
  • En s'installant dans une ancienne usine de textile il y a 15 ans, Ubisoft a largement contribué à la renaissance du Mile-End, l'un des quartiers aujourd'hui les plus en vue. Mais l'histoire a failli être différente. Au départ, Ubisoft devait s'installer dans le Plateau Mont-Royal.
  • Le bail avec l'édifice du Plateau Mont-Royal (coin Saint-Laurent et Rachel) était presque signé quand Yves Guillemot apprend que Discreet Logic (acheté plus tard par Autodesk) quitte ses locaux de l'édifice Peck dans le Mile-End pour le Vieux-Montréal. Le PDG d'Ubisoft envoie alors son émissaire au Québec, Alain Tascan, voir les locaux en question. Avec le design style loft, le choix est facile, et Ubisoft s'établiera au cinquième étage de l'édifice au coin des rues Saint-Laurent et Saint-Viateur.
  • «Aujourd'hui, on imagine mal le Mile-End sans Ubisoft, dit Yannis Mallat, PDG d'Ubisoft Montréal. On est presque devenu un bien collectif pour Montréal. Les Montréalais s'approprient Ubisoft, un peu comme les Québécois s'approprient le Cirque du Soleil.»
  • Au fil des ans, l'entreprise agrandira ses locaux. Elle occupe aujourd'hui les cinq étages (251 000 pieds carrés) de l'ancienne usine de textile construite en 1903. L'an dernier, Ubisoft a renouvelé son bail dans le Mile-End pour 10 ans, jusqu'en 2023. L'entreprise française a étudié des scénarios de déménagement - à Laval, dans le secteur Chabanel, en bordure de l'autoroute Décarie -, avant de décider de rester dans le Mile-End.
  • Après un accouchement difficile, Ubisoft Montréal s'installe donc dans ses locaux du Mile-End au début du mois de juillet en 1997, après quelques mois à l'Hôtel St-James dans le Vieux-Montréal. L'entreprise française ne manque pas d'ambition, mais les succès ne sont pas instantanés. «Aujourd'hui, Ubisoft est quatrième éditeur de jeu vidéo au monde, mais ils étaient très loin sur la liste à l'époque», dit Alain Tascan.
  • Le premier bébé, Speed Busters, un jeu vidéo de course automobile sur ordinateurs PC, sort en 1998. «Pendant deux ou trois ans, c'était l'école chez Ubi, dit Alain Tascan. Mais les frères Guillemot avaient une vision à long terme. Ils savaient que ça allait prendre du temps.»
  • En 2000, Ubisoft a 350 employés à Montréal quand l'entreprise française achète le studio américain Red Storm, cofondé par l'auteur Tom Clancy. Installé en Caroline du Nord, Red Storm travaille sur le jeu vidéo d'espionnage Splinter Cell. Les nouveaux propriétaires rapatrient le projet à Montréal. Une décision qui change la destinée de son studio montréalais.
  • Avec ses 2400 employés aujourd'hui, Ubisoft représente 30% des 7966 employés du jeu vidéo au Québec. Son plus proche rival, Electronic Arts, compte environ 700 employés. Avec 2100 employés, le studio montréalais d'Ubisoft n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde. «Le studio est un vaisseau amiral, autant pour Ubisoft que pour l'industrie montréalaise, dit Yannis Mallat, PDG d'Ubisoft Montréal. Nous sentons une énorme responsabilité, mais nous assumons notre rôle de leader avec une dose d'humilité.»
  • Sans le Québec où elle a 35% de ses effectifs, Ubisoft ne serait pas devenu le numéro quatre mondial des développeurs de jeux vidéo derrière Activision, Electronic Arts et Square Enix. Mais sans Ubisoft, le Québec ne serait pas non plus devenu l'un des leaders mondiaux en jeu vidéo, avec la Californie, la Colombie-Britannique, le Japon et la Chine. Et dire que ce mariage transatlantique a commencé dans de drôles de circonstances. «Parfois, les affaires tiennent à peu de choses, dit Alain Tascan, l'un des premiers employés d'Ubisoft Montréal. Dans ce cas-ci, à un gars qui faisait sa gym à 4 h du matin.» — Preceding unsigned comment added by WikiFouf (talkcontribs) 03:55, 3 April 2024 (UTC)Reply

Journal Métro

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  • L’avenue du Mont-Royal s’appelait d’ailleurs jadis le chemin des Tanneries. Le quartier se nommait, à l’époque, village de la tannerie des Bélair, dont la fondation remonte à 1678. Le chemin Saint-Laurent, actuel boulevard Saint-Laurent, la rue de la Visitation, l’avenue Henri-Julien et le chemin des Tanneries délimitaient la municipalité. L’édifice Peck, accueillant aujourd’hui les bureaux d’Ubisoft, dans le Mile End, était le 3ème édifice le plus important pour la fourrure à Montréal. Le Plateau-Mont-Royal offrait alors les conditions idéales pour le développement de cette industrie.

The Gazette

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  • Ville Saint-Louis annexed into Montreal, 1er janvier 2010
  • Peck Building "still has garment firms" (in 2005)

NYT

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  • Improbably enough, Montreal has become a capitale du jeux vidéo over the last decade with a local development and production community of nearly 6,000 people. Although the winters are brutal, the city has several top-rated universities, a mix of North American and European cultural influences and Canadian government tax credits for multimedia companies worth up to 37.5 percent a year.
  • Ubisoft Montreal, founded in 1997 as a unit of the Paris-based firm, is already the largest video game studio in the world with 1,800 employees. Among its best-selling titles are Tom Clancy’s Rainbow Six series, the Prince of Persia series and Shaun White Snowboarding. The company also sponsors an educational program known as Ubisoft Campus that trains 80 college graduates a year in game design, animation and game-character modeling. — Preceding unsigned comment added by WikiFouf (talkcontribs) 09:29, 29 April 2024 (UTC)Reply
  • But Ubisoft’s video game production studio in Montreal, where Mr. Measroch works, is one of the world’s largest, with a staff of 2,500. It is here where an overwhelmingly male staff of writers, producers, coders, directors, animators, artists and others come together to create the fantasy worlds of games like Assassin’s Creed and Far Cry, into which millions of people escape.
  • THE Montreal studio of Ubisoft fills a five-story red brick building, a former textile factory built in 1903 that covers a city block at the northern end of Boulevard St. Laurent.
  • The company is based in Rennes, France; it was founded by five brothers from Brittany in 1986. They opened the studio in Montreal in 1997, lured by generous tax credits. American competitors soon followed — Electronic Arts in 2004 and a Quebec division of Warner Brothers Games in 2008 — making Montreal a video game industry center.
  • The Montreal studio employs people of 55 nationalities, though most are French, Canadian, British or American, and this diversity appears to help cultivate the studio’s particular creative style. Ubisoft employs 7,450 staff members around the world, in 26 offices from Shanghai and Singapore to Casablanca and Bucharest. Every release begins with this unusual on-screen disclaimer: “This game was developed by a multicultural team of various religions and beliefs.”

Annuaire Lovell

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  • Peck J. W., & Co., 2275 St Lawrence, Ville St Louis (page 74)


PHOTOS

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